(Dé)construire la ville : la décroissance urbaine, opportunité pour les villes ouvrières ? (jeudi 17 février 2022)

Émission mensuelle du GREMMOS, #5, saison 2021-2022.

Radio DIO, 89.5 FM à Saint-Étienne

Le jeudi 17 février 2022 à 12 heures, rediffusion le soir même à 19 heures et le lendemain à 8 heures

 

(Dé)construire la ville : la décroissance urbaine, opportunité pour les villes ouvrières ?

Avec Pauline Chavassieux, Georges Gay et Christelle Morel Journel

 

L’émission mensuelle du Gremmos s’intéresse ce mois-ci à la question du bâti urbain et de sa déconstruction. La parution de l’ouvrage collectif (Dé)construire la ville. Les villes en décroissance, laboratoire d’une production urbaine alternative (Saint-Étienne, Presses universitaires de Saint-Étienne, collection Architecture, 2022), est l’occasion de lier les enjeux du déclin économique, de la décroissance urbaine et de la démolition du bâti. La discussion est portée par trois intervenant·e·s du livre, chargés (avec Rachid Kaddour et Valérie Sala Pala) d’en coordonner le contenu.

(Dé)construire la ville, PUSE, 2022.

L’histoire des villes associe l’urbanisation à la croissance démographique et à l’extension des espaces bâtis. Les moments de déclin et de destruction sont associés aux temps de crise et de catastrophe. La démolition est envisagée comme une anomalie, résultat de l’accident ou de l’obsolescence, quand elle est volontaire, elle est suivie par la reconstruction comme l’illustrent les travaux d’Haussmann ou les opérations de rénovation urbaine et de résorption de l’habitat insalubre qui ont transformé la morphologie des villes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L’ouvrage propose une autre façon de « faire la ville » par la démolition « raisonnée » d’un bâti inutile et vieillissant pour créer de l’espace et des aménités. Les villes en décroissance qui correspondent à une réalité plus largement partagée que ne le laisse croire un récit dominant sur l’avenir métropolitain des villes, constituent un laboratoire possible de ces pratiques. Elles peuvent transformer ce qui est vécu comme une malédiction, la perte de population, en une chance pour des villes souvent industrielles et populaires, produites par une urbanisation hâtive qui s’est faites sans égards pour leurs habitants.

Appuyé largement sur le terrain stéphanois, mais aussi sur des exemples étrangers, principalement étasuniens et allemands, l’ouvrage interroge la ville populaire, sa mémoire et son devenir, sans esquiver la question de l’ambivalence de politiques qui tout en poursuivant l’objectif d’amélioration du quotidien des habitants encore là, sont aussi un puissant ferment de sa transformation.

Orientée d’abord vers le présent des villes et ses enjeux, l’ouvrage qui mêle contributions de chercheuses et chercheurs et transcription d’entretiens avec des acteurs institutionnels, politiques et associatifs, relate aussi un moment de l’histoire des villes ouvrières.

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