Journée d’études « Les ouvriers propriétaires » (lundi 11 décembre 2023)

Lundi 11 décembre 2023

Département d’études politiques et territoriales (DEPT), Université Jean Monnet

77, rue Michelet, Saint-Étienne

Salle 301

Entrée libre (dans la limite de la capacité de la salle)

 

 

Les ouvriers propriétaires

L’accession à la propriété entre stratégies individuelles et ressources collectives

Journée d’études introductive des 7èmes Rencontres d’histoire ouvrière de Saint-Étienne (2023-2024)

 

AD Loire, X 1234, affiche « Comment on devient propriétaire », publiée par la société anonyme Pour le foyer et le jardin de l’ouvrier stéphanois (future société Le Foyer-jardin stéphanois), Saint-Étienne, Imprimerie générale, 1910.

 

Présentation : À l’occasion des 7èmes Rencontres d’histoire ouvrière de Saint-Étienne, le Groupe de recherches et d’études sur les mémoires du monde ouvrier stéphanois (GREMMOS) s’intéresse à la problématique du logement et de l’habitat. Logement ouvrier, logement social, logement populaire, etc., les appellations ne manquent pas. Si elles permettent de cerner une variété de situations économiques ou juridiques, ces nuances ne facilitent pas la compréhension d’un fait pourtant essentiel au sein des sociétés contemporaines. Les caractéristiques du logement et des manières d’habiter présentent ainsi un objet d’études privilégié, afin d’interroger les conditions d’existence des travailleuses, des travailleurs et de leurs familles. Au-delà, c’est la manière même dont ces populations s’approprient leur espace de vie qui attire notre curiosité.

L’ampleur du sujet invite ainsi à procéder par étapes. Un premier jalon est proposé à l’occasion de cette journée introductive, à travers une thématique spécifique : la question de la propriété ouvrière. Loin de former un oxymore, l’association de la notion de propriété et de la population des travailleurs révèle un terrain d’études complexe. Étudiée sporadiquement par les chercheurs en sciences humaines et sociales, la propriété ouvrière permet de dépasser les approches basées sur des formes de domination ou de dépendance – paternalisme industriel, action collective des élites économiques, politiques municipales ou incitations gouvernementales. Les habitants issus de milieux populaires sont ainsi acteurs à part entière, selon des processus et des modalités que nous proposons d’aborder.

Les quatre études de cas retenues concernent des terrains français, forcément singuliers mais riches d’enseignements. Les discussions permettront une mise en perspective plus vaste, notamment par rapport aux expériences stéphanoises.

Les Rencontres proprement dîtes, toujours consacrées à la question de l’appropriation ouvrière du logement, se tiendront à la fin du printemps 2024 (fin mai ou début juin).

 

9 heures : accueil des participants

9 heures 30 – 10 heures : introduction de la journée par Georges Gay, professeur émérite en aménagement et urbanisme à l’Université de Saint-Étienne (EVS-Isthme), président du GREMMOS

10 heures – 11 heures : Thibault Bechini, « Ressources familiales et propriété populaire dans les quartiers périphériques de Marseille au tournant des XIXe et XXe siècles », et discussion

11 heures – 12 heures : Pauline Chavassieux, « Les propriétaires du Pile à Roubaix et résistances à la rénovation du quartier », et discussion

 

12 heures – 14 heures : pause repas

 

14 heures – 15 heures : Sabine Effosse, « Politique du logement social ou politique sociale du logement, quels impacts pour les Français modestes ? », et discussion

15 heures – 16 heures : Amélie Flamand, « Les Cités Michelin (Clermont-Ferrand), quelques réflexions sur la propriété/l’appropriation ouvrière », et discussion

16 heures – 16 heures 30 : conclusion

 

Pavillon isolé du lotissement de La Talaudière (société de crédit immobilier L’Aide au foyer stéphanois, rapport pour l’assemblée générale ordinaire du 19 avril 1955).

 

Thibault Bechini, docteur en histoire contemporaine et membre de l’École française de Rome, a soutenu une thèse de doctorat en géographie intitulée Des villes migrantes : Marseille, Buenos Aires. Construire et habiter les périphéries urbaines au temps des migrations italiennes (1860-1914). Son travail met en lumière la contribution des migrants italiens à la transformation des marges urbaines de deux grands ports d’immigration.

Pauline Chavassieux, architecte et titulaire d’un doctorat en aménagement et urbanisme, actuellement cheffe de projet Petites villes de demain à Haute-Corrèze Communauté, a achevé en 2022 une thèse intitulée Dé-construire la ville : pour une fabrique urbaine alternative. Lecture technique et socio-politique de projets de déconstruction à Saint-Étienne, Roubaix et Toulon (1970-2019). Cette recherche explore la mise en œuvre de projets de déconstruction d’îlots comme pratique de recomposition architecturale et urbaine.

Sabine Effosse est professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris-Nanterre, et membre du laboratoire IDHE.S. Spécialiste d’histoire économique et des entreprises, ses recherches ont notamment porté sur l’étude du « logement aidé », c’est-à-dire l’aide financière accordée par l’État et ses relais bancaires à la construction immobilière privée au cours des Trente Glorieuses. Ses travaux couvrent également l’étude des organismes bancaires et du crédit à la consommation.

Amélie Flamand, docteure en sociologie et urbanisme, est maîtresse de conférences en sciences de l’homme et de la société pour l’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand (laboratoire Ressources). Ses recherches explorent la manière dont les habitants participent, aux côtés d’autres acteurs, à la détermination et aux usages de problématiques spatiales, sociales, politiques et environnementales liées à leur propre habitat.

 

Cottage stéphanois, castors de Montreynaud et Molina à Saint-Étienne, extrait de la couverture d’un rapport de 1948.

Contact : gremmos-2007 [at] orange.fr

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